Le terrible two, KESAKO?!
Votre enfant refuse catégoriquement tout ce que vous lui proposez ?
Il fait de grosses crises de colère parce que vous lui avez mis l'assiette jaune alors qu'il voulait l'assiette bleue ?
Son mot préféré est "Non". Quand il fait de grosses crises de colère, il tape, crie et se jette par terre...
Hum…mon petit doigt me dit qu'il est en pleine phase du terrible two.
La crise du Terrible Two est éprouvante pour la plupart des parents qui se sentent parfois dépassés face aux crises de colère de leurs enfants qui pourtant, il y a quelques mois de cela était ADORABLE.
- Est-ce que vous manquez de patience parfois ?
- Avez-vous l'impression d'être constamment dans un rapport de force et de négociation ?
- Ressentez-vous de la culpabilité parce que vous avez l’impression de passer vos journées à crier?
Si vous avez répondu “oui” à l'une de ces questions, cet article est fait pour vous.
Et si vous avez répondu "non" à toutes les questions, je vous invite quand même à le lire.Mais qu'est-ce que c'est le Terrible Two ?
Je vous l’accorde, l'appellation Terrible two, n’est pas très rassurante.
Mais en réalité, c’est une étape du développement normal du jeune enfant, votre enfant exprime tout simplement qu'il grandit et s'affirme.
En effet, entre environ 18 mois et 36 mois (voire plus), l'enfant comprend qu'il est un être à part entière avec sa propre personnalité et ses émotions.
Avant 18 mois, il était encore dans le prolongement de ses parents. Il se trouve dans une transition entre "je m'affirme" car je comprends que je suis un individu à part entière, et "je comprends qu'il y a des émotions qui m'envahissent, mais je ne sais pas du tout comment les accueillir" (tout cela est inconscient, bien évidemment).
Comment cela se traduit-il ?
Votre enfant refuse tout ou presque tout, avec comme seule réponse "NON !"
"Tu veux t'habiller ?" : Non.
"Tu veux manger ?" : Non.
"Tu me donnes la main ?" : Non !!
“Tu viens prendre le bain” : AAAAAHHHH! Et il court partout dans la pièce, parce que oui les cris aussi son très présent.
Même si cela peut y ressembler, il ne fait pas ça pour vous énerver, mais il répond à son besoin de se sentir unique et reconnu en tant qu'individu pouvant faire des choix. Certes, ce n’est pas hyper agréable de passer sa journée à tout négocier, je le comprends.
Pourquoi le terrible two se manifeste-t-il principalement par des crises de colère ?
Pour mieux comprendre ce que votre enfant vit, il est important de savoir ce qu'il traverse pendant cette période. Il y a :
- Un bouleversement au niveau intellectuel/moteur : Une évolution du langage, mais il est encore au stade où il aura du mal à exprimer ses émotions. Il devient plus autonome dans certains aspects de la vie quotidienne (manger seul, se déshabiller seul...), et sur le plan moteur, il devient de plus en plus affirmé (la marche est acquise, la motricité fine est de plus en plus précise). Il y a un pic au niveau des acquisitions.
- Un bouleversement émotionnel : L'enfant vit un bouleversement qu'il ne parvient pas à gérer en raison de l'immaturité de son cerveau, ce qui provoque ces fameuses tempêtes émotionnelles.
Il est important de noter qu'un cerveau ne devient mature qu'à 25 ans, et non à l'âge de 6 ou 7 ans comme on peut le penser, par exemple, vous vivez une situation compliquée où vous ressentez toute plusieurs d'émotions. Vous êtes à la fois triste, en colère et déçu.
En tant qu'adulte, nous pouvons nommer nos émotions, mais parfois nous avons du mal à définir exactement ce que nous ressentons. Vous savez, cette situation où vous vous dites : "Je ne sais pas si je suis en colère ou déçu de toi".
Eh bien, un jeune enfant ne sait pas mettre des mots sur ce qu'il ressent. Au lieu de dire "Je suis en colère", il l'exprimera en tapant, en criant...
Ce n'est pas parce qu'il ne veut pas, mais simplement parce qu'il ne sait pas. Notre rôle en tant qu'adulte est donc de lui expliquer ce qu'il est en train de vivre.
Comment faire pour accompagner au mieux ses crises de colère ?
- Différencier le comportement de l'émotion : Votre enfant peut manifester sa colère en criant, en tapant. Vous pouvez verbaliser son émotion en disant : "Tu es triste parce que tu ne peux pas partir à la crèche avec ce jouet", ou encore : "Tu es en colère parce que ton frère a cassé ton vélo"... Vous pouvez également exprimer votre émotion en disant : "Je suis en colère car...". Les enfants sont naturellement empathiques. En exprimant votre émotion, vous favorisez ce sentiment d'empathie chez les enfants, et petit à petit, l'enfant vous imitera et nommera également son émotion.
- Se mettre à sa hauteur : En vous mettant à la hauteur de l'enfant, vous capterez mieux son regard et son attention. Vous pourrez ainsi parler d'égal à égal. Imaginez-vous en train de parler à quelqu'un sur une échelle, la communication est un peu plus compliquée, et c'est pareil pour un enfant. Il est important de capter son attention, et la façon la plus efficace d'y parvenir est de se mettre à sa hauteur.
- Proposer des alternatives : Vous pouvez lui laisser le choix entre deux options qui vous conviennent. Par exemple, au lieu de lui demander : "Comment veux-tu t'habiller ?", ce qui pourrait entraîner une crise de colère car il choisit un débardeur en plein hiver, demandez-lui plutôt : "Est-ce que tu veux mettre ton t-shirt bleu ou le rouge ?". Ainsi, il sentira que son besoin de reconnaissance est respecté, qu'il peut faire des choix, et peu importe son choix, vous serez satisfaite. En lui demandant son avis, vous lui donnez la possibilité de développer sa confiance en lui et son autonomie.
Car oui, le terrible two se manifeste par des crises de colère, mais c'est aussi une période où l'enfant veut faire les choses tout seul. Vous connaissez les "Non maman/papa, c'est moi tout (e) seul(e) !". N'hésitez pas à le faire participer à la vie de la maison, à mettre le linge dans la machine, à débarrasser son assiette, etc.
- La patience : Oui, la patience est la clé. Nous savons que cette période est éprouvante pour les parents et que vous avez l'impression de ne pas voir le bout du tunnel. Mais dites-vous que cette période est aussi éprouvante pour votre enfant. En tant que parents, vous êtes la personne qui va donner la possibilité à l'enfant de se construire, de comprendre et d'accueillir ses émotions. Et il est normal de manquer de patience parfois. Le plus important est de s'en rendre compte et de réajuster la prochaine fois. Et n'oubliez pas, c’est un chemin.
Pour conclure
Si cette situation vous pèse et que les crises de colère sont très présentes dans votre quotidien, n'hésitez pas à passer le relais quand c'est possible pour vous (grands-parents, conjoint, tante, etc.) afin de prendre du temps pour vous-même et d'être de nouveau disponible pour accueillir les émotions de votre enfant.